Chroniques de la dépression, les derniers jours d'août.
Samedi 30 août, après quasi une semaine en down de dépression, je sens
ce soir que ça va un peu mieux et j'ai envie de faire autre chose que
rester dans mon lit à attendre d'aller mieux tout en souffrant non-stop.
J'aimerais
bien manger une pizza mais j'ai pas fait les courses, il est 23h15 et
mon frigo est aussi vide que le cœur de l'abject Darmanin. La livraison
par Uber Eats c'est trop cher en plus de l'exploitation des mecs à vélo
mais j'aurais été moins regardant si j'avais eu le fric sur mon compte
alors je mange des Kinder Country (mais version LIDL parce que je suis
une cheap queen) sur mon lit.
Je
pourrais aller boire un soda ou une eau gazeuse au Philippe mais j'ai
proposé à personne de sortir et il est déjà tard, aucun·e de mes proches
ne sera dispo aussi tard et aussi rapidement pour sortir.
S'il
y a bien des différences entre le milieu de vingtaine et je milieu de
quarantaine, c'est qu'avec l'âge on est moins facilement partant·e pour
un projet de dernière minute. C'est quasi terminé les "je suis chaud, je
peux être là dans 30 minutes" et où on se retrouve à une tablée de 15 personnes sur un claquement de doigts et quelques messages envoyés en groupe !
De
plus, comme je ne me suis pas lavé depuis samedi dernier, j'ai besoin
d'un décrassage au Karcher là ! C'est ça aussi les affres de la
dépression : ne pas se laver et avoir un appart en méga bordel. Le
rapport à l'hygiène peut être très aléatoire quand ton cerveau ne tourne
pas rond mais en même temps, quel intérêt de ranger chez toi alors même
que ton cerveau fucké ne sait que pleurer pour avoir de l'aide et de
l'attention ?
Alors je
mange des Kinder Country (toujours version LIDL, faut suivre) sur mon
lit et je me dis que demain je pourrais faire un truc comme aller au
ciné puis boire un verre au Philippe. La météo
annonce "pluie faible" l'après-midi uniquement. Eddington passe dimanche
à 20h45, je pourrais aller au cinéma pour me changer les idées et
sortir de chez moi. En plus voilà la story que le bar a posté aujourd'hui (iels proposent des gâteaux tous les dimanches), y'aura du fondant au chocolat, un de mes desserts préférés :
C'est finalement dimanche vers 13h du matin que Greg (qui fait de la super musique sous le nom de Volcan ) me dit qu'il y a un concert cool et gratuit dans un théâtre, des reprises du mythique groupe japonais de synthpop Yellow Magic Orchestra.
Si tu connais pas, voilà de quoi combler ce manque dans ta culture : YELLOW MAGIC ORCHESTRA - “BEHIND THE MASK” LIVE AT THE GREEK THEATRE 1979
YMO c'est des précurseurs entre la fin des 70's et le début des 80's : le genre de groupe qui avec leur débauche de synthés sur scène annonce un futur totalement électronique et fascinant. Un peu comme Kraftwerk avec leur tournée Computer World durant lequel ils amènent tout le studio Kling Klang sur scène, c'est l'an 2000 qui prend déjà forme !
YMO c'est des précurseurs entre la fin des 70's et le début des 80's : le genre de groupe qui avec leur débauche de synthés sur scène annonce un futur totalement électronique et fascinant. Un peu comme Kraftwerk avec leur tournée Computer World durant lequel ils amènent tout le studio Kling Klang sur scène, c'est l'an 2000 qui prend déjà forme !
Dans
le YMO il y a notamment Ryuichi Sakamoto qui composera, entre autres,
l'OST de l'incroyable film Furyo dans lequel il joue aux côtés d'un David
Bowie alors en pleine gloire des clinquantes 80's : Furyo Soundtrack : Ryuichi Sakamoto - Merry Christmas, Mr Lawrence
Mais
cette aprem, pas de groupe pour jouer ces reprises. La particularité du
concert c'est qu'il n'y a qu'un seul musicien sur scène qui jouevau
clavecin des versions arrangés de morceaux de YMO, une formule très
étonnante mais parfaitement exécutée par un claviériste de grand talent !
Ces reprises sont en écoute ici : Bandcamp
Après
ce très chouette concert j'ai traîné mon pote Greg au Philippe afin d'y
boire un verre, débriefer le concert, discuter et profiter du gâteau
dominical que propose l'établissement !
Comme
d'habitude dans ce lieu très convivial, des gars de la table d'à côté
nous ont parlé et alors qu'on avait une discussion sur les synthés FM
avec Greg, on a discuté hip-hop, techno et Mylène Farmer et d'autres
sujets avec nos nouveaux et sympathiques camarades.
Vraiment,
l'ouverture de ce bar queer est une bénédiction : Bordeaux propose très
peu de lieux communautaires et ils sont souvent moisis, c'est tout
l'inverse au Philippe !
Les gens ne sortent pas
uniquement pour faire des rencontres sexuelles comme dans d'autres lieux
mais pour se retrouver et discuter, l'ambiance est hyper conviviale et
j'ai rencontré plein d'inconnu·e·s en y allant solo avec un bouquin.
Les tarifs sont très corrects, la musique cool (c'est quand la dernière
fois où t'es allé dans un bar qui diffusait du Bowie, Bronski Beat,
Depeche Mode, Nina Simone et Étienne Daho ?) et le staff adorable. Ce bar est ouvert
depuis 6 semaines et c'est déjà le QG de pas mal de monde ! Pour les suivre c'est ici : Philippe, barqueer sur Instagram
Après
le départ de Greg je suis resté un peu avec mes nouveaux camarades et
on a assisté à une scène très drôle : 4 mecs cishets passent devant le
bar (sans remarquer le grand drapeau queer qui flotte sur la terrasse)
et se disent qu'il vont venir boire un verre. Ils rentrent, regardent
autour d'eux. Ils voient l'écran géant du bar sur lequel est diffusé
Drag Race, se regardent, regardent le patron blond décoloré qui leur dit
"bonjour" et quittent les lieux en quatrième vitesse comme s'ils
quittaient une maison hantée.
Je leur ai lancé un "ciao les hétéros" et la plupart des personnes présentes ont ri face à leur comportement apeuré et idiot.
Vers
21h, constatant que j'avais raté la séance du film que je voulais voir,
je suis parti direction Str'Eat Burger (aka le royaume des fins
gourmets) afin de me régaler d'un burger au pain toasté et de frites
noyées sous le cheddar. Le menu gras et satisfaisant à 9,90€ !
Je suis ensuite rentré à la maison et j'ai discuté en ligne avec des copaines qui vivent à Montréal et Toronto.
Voilà cher journal, c'est tout pour cette fois !
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